Monday, January 05, 2009

Aliénor d' Aquitaine

"La vie d'Aliénor est assurément exceptionnelle. Née en 1124 du duc Guillaume X et d'Aliénor, vicomtesse de Châtelleraut, elle hérite, à l'âge de treize ans 1, de l'Aquitaine en raison de la mort prématurée de son père. L'entourage de Louis VI, moribond à son tour,fait jouer la tutelle féodale sur cette orpheline qu'il marie à Louis VII, de deux ans son aîné,en juillet 1137. Les officiers du nouveau roi s'installent aussitôt en Aquitaine. En 1144, ils participent à la campagne menée par Louis VII contre Toulouse, lieu d'expansion traditionnel de la dynastie des comtes de Poitiers. La même année, la nouvelle de la chute d'Édesse arrive en Occident. En 1147, le roi prend la croix à Saint-Denis, et il part pour Constantinople, puis pour la Terre sainte où il emmène Aliénor. Au retour de cette expédition, inutile sur le plan militaire, le couple songe à se séparer sous prétexte de consanguinité. De fait, Aliénor n'a enfanté qu' une seule fille, Marie, en 1145, puis vient Alice, vraisemblablement en 1150. Le 21 mars 1152, une assemblée d'évêques réunie à Beaugency constate la nullité du mariage. La reine rentre en Aquitaine. Elle est ainsi séparée de ses deux filles qui serviront les stratégies matrimoniales capétiennes en Champagne et à Blois. Elle épouse aussitôt, le 18 mai, Henri II Plantagenêt, comte d'Anjou et duc de Normandie, qui devient en 1154 roi d'Angleterre. Le conglomérat de principautés que le nouveau couple cumule alors est impressionnant : il s'étend des Pyrénées à la frontière de l'Écosse, et il comprend, à partir de 1172, une partie de l'Irlande ; l'Atlantique est son axe. Faute de mieux, les historiens appellent cet espace « l'empire Plantagenêt ». En comparaison, les territoires où Louis VII exerce de façon effective son autorité font piètre figure. Il regrette alors, à en croire Lambert de Watrelos, un chroniqueur flamand contemporain, sa séparation d'Aliénor, erreur politique qu'il s'efforce de réparer en fomentant la division dans la famille et dans l'empire Plantagenêt. De son côté, Aliénor donne à son nouveau mari huit enfants, dont cinq garçons. Devenus adolescents, ceux-ci s'impatientent de prendre au plus tôt possession de la principauté territoriale qui leur revient en héritage et de se dégager de la tutelle de leur père. Pour y parvenir, ils comptent sur le soutien d'Aliénor, qui administre le duché d'Aquitaine avec son fils Richard Coeur de Lion. En 1173, avec l'aide du roi de France, la mère et les fils se révoltent contre Henri II, mais leur insurrection est vite matée. Dès lors, elle connaît une période de captivité ou de résidence surveillée jusqu'à la mort de son mari en 1189. Son veuvage change du tout au tout son statut. Il lui permet d'assumer un pouvoir qu'elle n'avait jamais connu auparavant. Richard, devenu roi, l'associe en effet à son gouvernement. Il part en 1190 pour la croisade ; elle le rattrape à Messine avec Bérengère de Navarre, sa fiancée. À l'époque où Richard est captif du duc d'Autriche et de l'empereur, elle s'oppose à Jean sans Terre, son cadet, qui pactise avec Philippe Auguste. Elle s'occupe de lever la rançon de Richard, elle part le libérer à Spire et elle participe à son second couronnement en 1194. Elle se retire aussitôt au monastère de Fontevrault, d'où elle sort pour l'assister dans son agonie quand il est blessé au siège de Châlus (1199). Elle facilite ensuite l'accession de Jean sans Terre au trône au détriment d'Arthur de Bretagne, et elle tient avec succès Mirebeau au cours du siège mis par ce dernier en juillet 1202. En avril 1204, elle meurt à Poitiers ou à Fontevrault, monastère où elle est ensevelie, peu après avoir appris la chute de Château-Gaillard ouvrant la Normandie au roi de France.Telle est, brièvement exposée, sa vie. Elle révèle un personnage assurément fascinant : double mariage royal, naissance de dix enfants, révolte fomentée contre son second époux, captivité d'environ quinze ans, inlassable itinérance la menant jusqu'à Jérusalem, en Sicile ou en Allemagne et la poussant à traverser la Manche une vingtaine de fois, pouvoir assumé en l'absence de son fils Richard Coeur de Lion, réputation passablement malmenée et ce de son vivant même, retraite à Fontevrault, longévité exceptionnelle." Martin AURELL

2 comments:

. said...

Não me atrevo a escrever em francês - já te sei a sonhar nesse belo idioma, e temo que os meus erros grosseiros te firam a vista ou que, no mínimo, desvirtuam as palavras ;-)
Li-o enquanto ouvia a música que recomendas. Sobre o que me despertou este post, falar-te-ei mais tarde, numa janela interactiva ;-)
Para já, apenas te digo que adorei saber o que andas a ler. Em breve partilharei as linhas que me ocupam a mente antes de dormir.

sherazade said...

Hummmm deixaste-me curiosa...não é de agora o meu interesse por esta personagem, é de menina...Princípes e Princesas mas à minha maneira ahahaa